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L’État japonais sauve Renesas en prenant 70% de son capital

L’État japonais sauve Renesas en prenant 70% de son capital

Le fabricant de semi-conducteurs et de micro-contrôleurs japonais, Renesas, en proie à de sévères difficultés financières, a levé 1,8 milliard de dollars auprès d’un fonds lié à l’État nippon. La société a dans le même temps révisé à la baisse ses prévisions de chiffre d’affaires pour l’année fiscale en cours.

 

Finalement, le spécialiste des semi-conducteurs japonais en difficultés, Renesas, ne sera pas cédé aux Américains. La société annonce avoir levé 1,8 milliard de dollars auprès d’un fonds soutenu par le gouvernement nippon, Innovation Network Corporation of Japan (INCJ). Celui-ci a été rejoint par huit industriels nationaux. Désormais, 69% du capital de Renesas est détenu par ce fonds dépendant de l’État. Aussi, Renesas pourra bénéficier d’un fonds de secours de 610 millions de dollars en cas de besoin.

Renesas a mis à disposition 1,25 milliard d’actions à 120 yen l’unité (1,46 dollar), dont 1,15 milliard est accaparée par le fonds INCJ. Concernant les autres investisseurs, notons que Toyota a pris 41,6 millions de parts, Nissan 25 millions, l’équipementier automobile Keihin 8,3 millions, autant que son homologue Denso. Canon, Nikon et Panasonic sont tous trois présents à hauteur de 4,1 millions de parts. Enfin, l’équipementier Yaskawa revendique 1,2 million d’actions.

Fournisseur d’Apple ou encore de Nintendo, Renesas utilisera ces fonds pour se concentrer davantage sur sa production de micro-contrôleurs, secteur où elle est déjà forte, avec 27% de parts de marché au Japon en 2011. Dans sa stratégie, elle compte investir un peu moins de 500 millions de dollars pour développer son activité de micro-contrôleurs – qui pèse 43% de son chiffre d’affaires – et environ 500 autres millions pour les semi-conducteurs pour l’automobile, où elle possède 42% du marché dans le pays.

 

Les résultats annuels revus à la baisse, à cause des semi-conducteurs

 

Alors que le fabricant de puces mémoire japonais, Elpida Memory, s’était placé en faillite en février dernier, Renesas ne suivra pas le même chemin. « Avec cet apport de capital, le risque de banqueroute est écarté », estime pour sa part Makoto Kikuchi, p-dg de Myojo Asset Management Japan interrogé par Bloomberg. « Désormais, Renesas doit régler ses problèmes de pertes avant de réussir à booster ses revenus », ajoute-t-il.

Depuis 2010, quand Renesas a fusionné avec NEC, la société a essuyé au total près de 2,2 milliards de dollars de pertes nettes. Rien que sur son dernier trimestre fiscale, le nippon a perdu 1,1 milliard de dollars. De quoi augurer un bilan fiscal annuel lourd. Justement, Renesas a revu ses résultats à la baisse ce lundi pour l’année fiscale qui se terminera au 31 mars 2013. Le chiffre d’affaires attendu est désormais à 9,97 milliards de dollars, contre 10,55 précédemment, tiré vers le bas par les semi-conducteurs. La société s’attend enfin à une perte de 1,8 milliard de dollars.

« Craintes au sujet des dettes européennes, ralentissement de la demande en Chine et dans d’autres économies émergentes et incertitudes sur les relations sino-japonaises » sont avancées par Renesas pour expliquer cette dégradation.

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