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La Chine accusée de bloquer les acquisitions nippones d’entreprises

La Chine accusée de bloquer les acquisitions nippones d’entreprises

Plusieurs acquisitions d’entreprises par des firmes japonaises sont actuellement différées en raison de la lenteur de l’administration chinoise, soupçonnée de faire traîner les procédures légales à cause d’un différend diplomatique sino-nippon sur les îles Senkaku, en mer de Chine.

 

Du fait des activités internationales des groupes acheteurs japonais et des sociétés-cibles, l’aval des autorités concurrentielles de plusieurs pays est souvent requis dans les grandes opérations de fusion et acquisition.

Le géant japonais de l’électronique Sony et son compatriote numéro un des endoscopes Olympus ont ainsi annoncé vendredi le report à avril 2013 de la création d’une coentreprise de technologies et instruments médicaux, pour cause de délai d’obtention des feux verts nécessaires.

Selon la presse nippone, le blocage viendrait des autorités de la concurrence de Chine et de pays d’Europe de l’Est.

Le cas Sony-Olympus n’étant pas isolé, certains soupçonnent les Chinois de volontairement retarder les formalités administratives à l’égard des Japonais en raison d’un regain d’animosité au sujet des îles Senkaku disputées en mer de Chine orientale.

Jeudi, le bâtisseur immobilier Daiwa House a indiqué reporter à une date indéfinie l’achat de la firme du même secteur Fujita. Il a précisé qu’il ne pouvait réaliser cette opération dans les temps envisagés au départ « en raison des procédures légales en cours avec la Chine ».

 

En novembre, le groupe publicitaire japonais Dentsu a lui aussi décalé à début 2013 le bouclage du rachat de son homologue britannique Aegis pour 3,9 milliards d’euros, en raison des délais de traitement de ce dossier par les autorités chinoises de la concurrence, même si celles des sept autres pays concernés ont déjà donné leur imprimatur.

« A l’heure actuelle, les procédures sont en cours auprès du ministère du Commerce chinois, mais nous n’avons pas encore reçu son approbation », avait expliqué Dentsu à l’époque.

Même motif, même punition pour la maison de commerce Marubeni qui a annoncé le 6 novembre être toujours en attente du tampon des autorités chinoises. Elle avait fait part en mai de son intention de racheter le négociant en céréales américain Gavilon pour 3,6 milliards de dollars mais n’a pas encore pu concrétiser cette opération.

Nul ne sait si cette lenteur est intentionnelle, mais des économistes précisent que l’administration chinoise a toujours mis plus de temps pour s’occuper de ce genre de dossier que ses homologues d’autres pays.

 

Diplomates, les dirigeants de Marubeni ont dit le mois dernier que ces délais administratifs n’étaient à leur avis par liés à la querelle entre le Japon et la Chine à propos de la souveraineté sur les îles Senkaku, appelées Diaoyu par les Chinois. Ce petit archipel est un foyer récurrent de tensions entre les deux nations asiatiques.

La colère de Pékin, qui revendique ce chapelet d’îles avec force, est montée depuis le rachat en septembre de plusieurs d’entre elles par les autorités japonaises à un particulier nippon.

Ces bisbilles, qui se traduisent par des divergences historiques et des incursions répétées de navires chinois dans les eaux territoriales alentour, ont déjà pénalisé les relations économiques et échanges commerciaux entre les deux pays.

Des manifestations antijaponaises émaillées de violences dans des dizaines de villes de Chine ont forcé en septembre des commerces nippons à baisser temporairement le rideau et des usines à stopper leurs chaînes d’assemblage ou à tourner au ralenti.

Une partie des clients chinois ont décidé depuis de bouder les marques japonaises ou renoncent à acheter des voitures nippones de peur qu’elles ne soient saccagées par les nationalistes chinois.

Dans le passé, les Chinois ont aussi été accusés d’avoir stoppé par mesure de rétorsion les exportations de minéraux dits « terres rares » dont ont besoin en grande quantité les industriels japonais.

Des sortes de « grèves du zèle » de douaniers chinois ont aussi été signalées.

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