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Christine Lagarde fait allusion au contentieux entre le Japon et la Chine

Christine Lagarde fait allusion au contentieux entre le Japon et la Chine

La directrice générale du FMI, Christine Lagarde, a appelé le Japon et la Chine à se concentrer sur la croissance économique mondiale plutôt que sur leurs différends territoriaux, dans une interview à la presse japonaise.

Cet appel au calme intervient alors que la Banque asiatique de développement (BAD) vient de sérieusement revoir à la baisse ses prévisions de croissance pour le continent, ajoutant que l’époque des taux à deux chiffres était terminée.

« La Chine et le Japon sont deux économies majeures qui ne doivent pas être distraites par des divisions territoriales », a expliqué Mme Lagarde selon des propos rapportés mercredi par l’agence de presse nippone Kyodo.

Respectivement deuxième et troisième puissances économiques mondiales, la Chine et le Japon s’opposent vigoureusement à propos de la souveraineté sur des îles de mer de Chine orientale, administrées par Tokyo mais revendiquées avec force par Pékin.

« L’état actuel de l’économie mondiale a besoin de l’engagement total du Japon et de la Chine », a souligné Mme Lagarde. Elle a ajouté que la coexistence pacifique entre voisins nécessitait « un certain degré de tolérance ».

 

Dans ses dernières prévisions publiées mercredi, la BAD a prévu un net ralentissement de la croissance régionale cette année, notamment pour la Chine avec 7,7% au lieu de 9,3% l’an dernier, l’Inde plafonnant à 5,6%.

« Le développement en Asie est bien plus lent que nous escomptions. Le temps de la croissance à deux chiffres touche à sa fin », a commenté à Hong Kong Changyong Rhee, chef économiste de la BAD.

Mme Lagarde se rend à Tokyo la semaine prochaine pour les assemblées générales annuelles du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale.

« Mon objectif le plus cher est que les pays qui participeront à la réunion annuelle du FMI à Tokyo soient déterminés à se serrer les coudes, à agir ensemble pour surmonter la crise et favoriser la reprise », a-t-elle espéré.

Des banques chinoises ont toutefois annulé leur participation à des réunions organisées en marge de ces sommets, a déploré un vice-ministre japonais des Finances, Takehiko Nakao, jugeant cela « très décevant ».

Un responsable de l’une d’entre elles a évoqué un lien avec le conflit diplomatique en cours, a rapporté l’agence Dow Jones Newswires.

« C’est clairement à cause des relations nippo-chinoises », a déclaré un officiel de l’antenne tokyoïte de l’Agricultural Bank of China à cette agence de presse.

Les deux sommets du FMI et de la Banque mondiale constituent, avec les rencontres en marge, le plus grand rassemblement annuel mondial de responsables financiers, économiques et bancaires.

 

 

Le conflit territorial autour des îles Senkaku de mer de Chine orientale, appelées Diaoyu par les Chinois, a déjà entraîné des conséquences économiques.

 

Les ventes des entreprises japonaises, notamment du secteur automobile, ont baissé ces dernières semaines en Chine. Les autorités chinoises ont par ailleurs instauré des contrôles plus tatillons sur les marchandises nippones débarquées dans les ports chinois.

Dans le même entretien avec des médias japonais, Christine Lagarde a par ailleurs souligné les « énormes progrès » des pays européens sur la voie du redressement, ajoutant toutefois: il « faut faire encore plus ».

Elle s’est en outre inquiétée des effets sur la reprise mondiale d’un programme américain de réduction massive des dépenses et de fin des déductions fiscales, prévu début 2013.

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