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Le Japon ressemble de plus en plus à un amas de villes fantômes

Le Japon ressemble de plus en plus à un amas de villes fantômes

La ville américaine de Detroit et le Japon ont deux choses en commun : un déclin démographique et la multiplication du nombre de propriétés vacantes, affirme Worlf Richter sur son blog Testosterone Pit.

 

Le ministère japonais des Affaires Internes et des Communications dresse tous les 5 ans un inventaire des maisons vacantes, en les scindant en deux catégories : celles qui pourraient être louées, vendues, ou utilisées comme résidences secondaires, et les maisons abandonnées.

Entre 1993 et 2008, le nombre total de logements vacants a augmenté de 72%, pour atteindre 7,57 millions d’unités. Ils représentent 13,1% des maisons japonaises, la plus haute proportion de l’histoire.

Les logements vacants mais encore utilisables ont augmenté de 63% pour atteindre 4,88 millions de propriétés. Et le nombre de maisons abandonnées a crû de 91%; on en dénombre 2.68 millions.

Beaucoup d’entre elles sont des maisons mitoyennes bâties entre la fin de la guerre et les années 1970, et qui avaient été conçues à l’origine pour ne durer que 30 ans.

Le changement de la structure de la famille japonaise est une des causes de ce phénomène, explique Richter. Les enfants partis peuvent refuser d’engager des frais qui peuvent être importants pour entretenir une maison alors qu’il n’en ont pas les moyens, ou que cela ne leur apporte rien.

Et avec le déclin de la population et la multiplication du nombre de propriétés vacantes, la revente de ces maisons, qui ont quasiment perdu toute leur valeur, est difficile.

Les municipalités souhaitent que les propriétaires procèdent à leur destruction, mais bien souvent, elles échouent à retrouver ces derniers. En outre, les avantages fiscaux accordés aux propriétaires font qu’ils n’ont aucun intérêt à procéder à la démolition.

« Le phénomène des maisons abandonnées illustre la façon dont l’économie réelle grignote sans relâche le Japon », commente Richter. « Cela n’a rien à voir avec des taux d’intérêt faibles, la liquidité, ou la faible valeur du yen : il n’y a tout simplement pas assez de gens pour habiter, ne serait-ce qu’une partie des 7,57 millions de logements vacants.

L’année prochaine, il y aura encore moins de gens. Et encore plus de maisons vacantes ».

Les ‘Abenomics’ (surnom donné à la politique économique menée par le nouveau Premier ministre japonais Shinzo Abe) conduisant à la dépréciation du yen vont dissuader les étrangers d’investir dans ce marché, prédit-il.

Le gouvernement sera contraint de payer pour faire raser ces maisons dans tout le pays. Compte tenu que le Japon est le pays le plus endetté du monde, il n’avait pas besoin de cela…

 

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