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Actualité Japon
Les deux principales compagnies aériennes japonaises ont suspendu mercredi les vols de Boeing 787 Dreamliner après un nouvel incident, un appareil de ce type ayant dû atterrir d’urgence dans l’ouest du Japon.
Boeing est pénalisé en Bourse et le titre de l’avionneur américain reculait de 3,4% à 74,32 dollars après une heure de cotation à Wall Street.
L’avion de la compagnie All Nippon Airlines (ANA) a été contraint de se dérouter lorsque les pilotes ont senti une odeur inquiétante dans le cockpit et ont reçu un signal d’alerte de fumée en provenance du panneau électronique.
Les 129 passagers et huit membres d’équipage ont été évacués sains et saufs mais le ministère japonais des Transports a qualifié cet incident de « très grave », ce qui laisse entendre qu’il aurait pu conduire à un accident.
ANA a immédiatement annoncé qu’elle clouait au sol ses 17 Dreamliner le temps de procéder à des vérifications. L’autre grande compagnie aérienne japonaise, Japan Airlines, a fait de même.
Les deux compagnies, qui exploitent 24 des 50 Dreamliner vendus à ce jour par Boeing, ont précisé qu’elles décideraient jeudi soir d’une éventuelle reprise des vols de 787.
La cause de l’incident de mercredi n’a pas été déterminée mais le vice-président d’ANA, Osamu Shinobe, a précisé que les instruments de mesure à bord de l’appareil avaient signalé un problème sur une batterie.
Un responsable de l’administration de l’aviation civile japonaise, qui a dépêché des enquêteurs sur place, a fait état d’un second signal d’urgence, provoqué par de la fumée.
L’administration mène déjà une enquête sur une série de problèmes rencontrés ce mois-ci par le Dreamliner, qui ont également incité l’autorité de l’aviation civile américaine (FAA) à lancer une étude sur la conception, la fabrication et l’assemblage de l’appareil.
Une fêlure a été détectée sur le hublot du cockpit d’un 787 la semaine dernière, un problème sur le système de freinage d’un autre exemplaire a été signalé et deux avions ont connu des problèmes de fuite de carburant.
« CRISE GRAVE »
Le vol de mercredi assurait la liaison entre Yamagushi, dans l’ouest du Japon, et l’aéroport de Haneda, près de Tokyo. L’avion a décollé peu après 08h00 (23h00 GMT) mais a dû effectuer un atterrissage d’urgence à 08h45 à Takamatsu.
Des passagers ont déclaré à des chaînes de télévision qu’ils avaient senti une odeur de plastique brûlé lors de l’évacuation.
« Je pense que nous approchons du point où il (Boeing) doit considérer cela comme une crise grave », a estimé Richard Aboulafia, analyste chez Teal Group à Fairfax, en Virginie. « Cela va modifier la manière dont les gens considèrent cet appareil s’ils n’agissent pas rapidement. »
L’autorité indienne de l’aviation civile a dit qu’elle prendrait la décision de maintenir ou non au sol les six 787 de la compagnie nationale Air India une fois que Boeing lui aurait soumis dans la journée un rapport sur la sécurité de l’appareil.
La compagnie australienne Qantas Airways a de son côté confirmé le maintien de ses commandes de 15 Dreamliner.
Le Dreamliner, premier appareil construit principalement en composite de carbone, représente un progrès dans la conception et la fabrication des avions, mais le projet a été perturbé par des coûts imprévus et a subi plusieurs années de retard.
Des observateurs estiment que Boeing a sans doute précipité les choses pour combler une partie de ces retards et que cela expliquerait les problèmes actuels. Ce que le constructeur dément catégoriquement.
L’incident a eu des répercussions immédiates au Japon. Les actions des fournisseurs du Dreamliner au Japon, Fuji Heavy Industries, Mitsubishi Heavy Industries et IHI, ont accusé des baisses de quelque 3% à la Bourse de Tokyo.
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