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Les ambitions du sprint japonais

Les ambitions du sprint japonais

Une équipe qui monte

 

Il y a un peu plus d’un an, le relais français composé de Lemaitre, Vicaut, Pognon et Pessoneaux avait terminé quatrième de la finale du 4 × 100 m des JO de Londres.

Juste derrière, à la cinquième place, les sprinteurs japonais signaient une belle performance, quatre ans après avoir décroché une médaille de bronze dans cette même épreuve lors des JO de Pékin.

Dimanche, privé de leur meilleur spécialiste, Christophe Lemaitre, blessé, l’équipe de France a été éliminée en série en terminant 6e de sa série. Et derrière les favoris américains, les Japonais ont pris eux une belle deuxième place pour rejoindre la finale.

Yoshihide Kiriyu, 17 ans, et Ryota Yamagata, 23 ans, possèdent respectivement des records personnels à 10 s 01 et 10 s 07. Même s’ils ont montré une forme éloignée lors du 100 m individuel des Mondiaux de Moscou, éliminés en série avec 10 s 31 et 10 s 21, les deux sprinteurs forment une belle ossature.

« Nous avons un beau collectif. Kiriyu, Yamagata et Izuka représentent le meilleur du sprint au Japon. Depuis vingt ans, c’est notre meilleure génération », explique Hiroyasu Tsuchie, l’un des deux entraîneurs du sprint japonais.

 

« Normalement, le travail est notre force »

 

Sorti au temps pour un centième de seconde, Ryota Yamagata se montrait déçu en zone mixte, mais volontaire pour l’échéance collective de fin de semaine. « On aurait dû être capables d’aller en demi-finale. Je n’ai pas fait ma course et je le regrette.

Si nous manquons le relais, ça sera la pire chose possible. Il ne faut penser qu’à ça désormais », déclare celui qui détient le record du Japon aux Jeux olympiques (10 s 07 en demi-finale à Londres).

A la décharge des deux fleurons du sprint japonais, leur programme n’a pas vraiment été allégé avant Moscou. Le plus jeune, encore lycéen, a participé au championnat scolaire une semaine avant son entrée en lice.

« Il a couru neuf courses. Il est très fatigué, même s’il ne l’avoue pas. Cette compétition est très importante au Japon, et la Fédération japonaise n’a pas d’emprise hiérarchique dessus », raconte Yasuhiro Kato, pigiste spécialisé en athlétisme.

Quant au spécialiste du 200 m Iizuka (20 s 21) et à Yamagata, étudiants, ils ont défendu avec brio (deux médailles) les couleurs du Japon lors des Universiades (compétition internationale universitaire) disputées également en Russie, à Kazan.

Pour le journaliste nippon, rééditer le coup de Pékin sera difficile : « Si des relais sont disqualifiés ou que des témoins tombent, on a une chance de podium. Normalement, le travail est notre force. Cette année, il y a eu moins de répétitions, mais elles étaient de qualité, selon l’encadrement. »

 

Le rêve de descendre en-dessous des 10 secondes

 

Obnubilé par le chrono en dessous des 10 secondes, le Japon espère que l’un de ses sprinteurs sera le premier Asiatique à réussir cette performance. En 1998, Koji Ito avait failli le réaliser à Bangkok avec un temps de 9 s 99, corrigé en 10 s 00, toujours record du Japon.

« Le rêve des Japonais est de descendre en-dessous des 10. C’est un rêve asiatique d’ailleurs », lance Yasuhiro Kato. Kiriyu et Yamagata ont intérêt à se presser car leurs rivaux Chinois ne cessent de progresser.

A Moscou, Peimeng Zhang a réalisé 10 s 00 en demi-finale, terminant juste derrière Christophe Lemaitre, qui le prive de finale. « Nous avons l’habitude de courir contre les Chinois en compétition.

Cela serait une bonne chose que nos deux pays réalisent de telles performances chronométriques », juge Ryota Yamagata, grand seigneur. A noter que le record d’Asie est détenu par Samuel Francis, Nigérian naturalisé Qatari en 9 s 99.

 

« Notre physionomie est différente »

 

Longtemps complexé sur la distance, les progrès du sprint japonais ont été impulsés dans les années 1980 grâce à la mise en application des connaissances en biomécanique des Japonais.

Lors des meetings de Tokyo, Carl Lewis était d’ailleurs un sujet d’études de choix. « Nous avons des analyses scientifiques de premier ordre à la Fédération. Des spécialistes universitaires et d’autres basés à l’Institut national du sport effectuent des recherches.

Le programme a été développé encore plus à partir des Mondiaux de Tokyo en 1991 », dit Hiroyasu Tsuchie.

Ces études ont notamment permis d’influer directement sur la technique de course des sprinteurs nippons.

« Nous avions une façon de courir incorrecte, importée des techniques européennes ou américaines, alors que notre physionomie est différente. Pour courir vite, ils doivent monter les genoux, alors que nous pointons nos genoux vers l’avant », explique-t-il.

Et puis, en mimant, l’entraîneur se lève : « Notre bassin est plus étroit, en rétroversion. Nos genoux montent déjà naturellement, pas besoin de se concentrer là-dessus. »

 

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Source: Le monde

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