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Le Sea Shepherd à la poursuite de la flotte baleinière japonaise

Le Sea Shepherd à la poursuite de la flotte baleinière japonaise

Le groupe animaliste Sea Shepherd a annoncé mercredi qu’il a réussi à localiser la flotte baleinière japonaise dans l’océan Austral et qu’il s’est lancé à sa poursuite. Selon l’organisme, les Japonais n’auraient pas encore réussi à tuer des baleines.

 

Sea Shepherd, fondée par le Canadien Paul Watson, a envoyé quatre navires afin d’intercepter les baleiniers qui chassent chaque année dans les eaux ceinturant l’Antarctique. Cette neuvième campagne est la plus ambitieuse jamais entreprise. L’objectif est de «protéger le sanctuaire des baleines dans les mers du Sud». Selon son fondateur, les actions de son groupe sont «non violentes et légales».

 

Le SSS Brigitte Bardot a «intercepté» le bateau harponneur Yushin Maru N°3 très au nord par rapport aux bancs de krills dont se nourrissent les baleines, plus près du continent antarctique, selon le groupe. «Il semblerait donc qu’ils n’aient pas encore commencé à pêcher», a commenté le capitaine du Brigitte Bardot, Jean-Yves Terlain, dans un communiqué publié sur le compte Twitter de l’organisation. Ce serait, le cas échéant, la première fois que la campagne de pêche japonaise se solde sans prises en janvier, selon Sea Shepherd.

Un autre navire de Sea Shepherd, le Bob Barker — financé par le célèbre animateur de télévision américain —, talonne le navire-usine Nisshin Maru, à environ 248 kilomètres de là. «La flotte de baleiniers japonais est dispersée et la flotte de Sea Shepherd l’a prise en chasse», selon ce qu’a fait valoir l’organisation par voie de communiqué.

 

Devant les tribunaux

 

Cette nouvelle campagne contre la chasse, qualifiée de «terrorisme» par Tokyo, se déroule alors qu’un tribunal américain a sommé, en décembre dernier, l’organisation animaliste de ne pas «attaquer physiquement tout navire dirigé par les plaignants». Elle ne peut également s’approcher à moins de 500 mètres des navires japonais lorsque ceux-ci naviguent dans les eaux internationales ceinturant l’Antarctique. Elle doit enfin éviter de «naviguer d’une manière qui puisse mettre en danger la navigation en toute sécurité d’un tel navire».

C’est la première fois que des tribunaux interviennent pour tenter de contrer les campagnes antichasse à la baleine de Sea Shepherd. Mais les militants ont annoncé dès l’annonce du jugement qu’ils ne le respecteraient pas.

Au cours des dernières années, les campagnes ont donné lieu à plusieurs affrontements entre les militants et les navires japonais. Les animalistes attaquent habituellement les baleiniers en lançant des bombes puantes sur le pont ou en tentant de stopper leurs hélices de propulsion à l’aide de câbles. Les Japonais répliquent à l’aide de canons à eau ou encore en tentant de frapper les zodiacs de Sea Shepherd à l’aide d’ancres. En janvier 2010, un bateau de Sea Shepherd a même été coupé en deux par un baleinier.

«Nous ne tolérerons pas la mort d’une seule baleine à l’intérieur du sanctuaire baleinier» de 50 millions de km2 dont les contours, autour de la calotte antarctique, ont été fixés par la Commission baleinière internationale (CBI), a promis l’organisation.

Il est vrai qu’il existe un sanctuaire baleinier de l’océan Austral. Il a été mis en place en 1994 pour y interdire toute chasse commerciale. Seul le Japon s’est opposé à sa création et continue d’y abattre des petits rorquals et des rorquals communs chaque année. Des individus des populations de l’hémisphère nord de ces deux espèces peuvent être observés dans le Saint-Laurent.

Officiellement, Tokyo ne pratique pas une chasse dite commerciale, même si la viande des baleines tuées est vendue dans les commerces au Japon. Le pays prétend plutôt que la chasse est menée à des fins scientifiques, à grand renfort de subventions gouvernementales. L’objectif est de mettre à mort environ 900 baleines chaque année. Les spécialistes de la recherche sur les cétacés soutiennent toutefois que les informations recueillies sur les carcasses sont soit déjà connues ou alors elles peuvent être obtenues par des moyens non létaux. Trois pays membres de la CBI, soit les États-Unis, l’Australie et la Nouvelle-Zélande, ont déjà dénoncé cette « prétendue chasse scientifique ». Mais il est difficile pour ces États de mettre en place un moratoire complet en raison des divisions entre les pays membres de la CBI.

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