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La déflation perdure au Japon

La déflation perdure au Japon

En janvier, les prix ont une nouvelle fois reculé dans l’archipel. A l’inverse, les dépenses des ménages ont connu un rebond en janvier.

 

Le prochain gouverneur de la banque centrale du Japon a pu mesurer vendredi l’ampleur de sa tâche : la déflation a persisté en janvier malgré des signaux encourageants du côté de la consommation, d’après les dernières statistiques officielles.

Les prix au détail au sein de la troisième puissance économique mondiale ont encore reculé de 0,2% en janvier sur un an (hors produits périssables), a annoncé le ministère des Affaires intérieures. Si l’on exclut aussi les tarifs de l’énergie et particulièrement ceux de l’électricité, qui continuent d’augmenter près de deux ans après l’accident nucléaire de Fukushima, les prix à la consommation ont chuté de 0,7%.

Sur fond de compétition acharnée entre fabricants, les tarifs de nombreux produits électroménagers et électroniques grand public ont encore plongé, comme ceux des réfrigérateurs (-23,4% sur un an), des climatiseurs (-30,2%) ou des caméscopes (-46,1%).

Cette dépréciation ruine les perspectives de profits des entreprises, ce qui les dissuade d’investir. Entre octobre et décembre, les firmes nippones ont sabré de 8,7% sur un an leurs dépenses en biens d’équipement, a annoncé séparément le ministère des Finances.

 

Lutte contre la déflation

 

Le Japon a subi ce recul général des prix pendant l’essentiel des 15 dernières années. Le nouveau gouvernement de droite de Shinzo Abe, arrivé au pouvoir en décembre, s’est engagé à tout faire pour y mettre un terme.

Sous sa pression, la Banque du Japon (BoJ) a adopté en janvier un objectif d’inflation annuel de 2% que le prochain gouverneur de l’institut, remplaçant l’actuel titulaire Masaaki Shirakawa sur le départ, devra s’efforcer de concrétiser. Jeudi, le gouvernement Abe a présenté au Parlement la candidature de Haruhiko Kuroda, président de la Banque asiatique de développement . Si sa nomination est votée par les deux chambres du Parlement à la mi-mars, comme l’exécutif l’espère, le nouveau gouverneur sera aux manettes dès le 19 mars.

Partisan d’une politique monétaire ultra-accommodante pour relancer la machine, comme Shinzo Abe, Haruhiko Kuroda aura fort à faire pour se montrer à la hauteur des énormes attentes des acteurs des marchés nippons, où les valeurs ont bondi depuis trois mois du fait de spéculations sur les nouvelles incitations que pourrait déployer la BoJ.

 

Regain de consommation et de confiance des ménages

 

Il pourrait néanmoins profiter d’un certain rebond de la consommation des ménages entrevu en janvier (+2,4% sur un an). Les familles ont dans l’ensemble meilleur moral depuis le retour de la droite qui a voté un plan de relance massif pour financer notamment des travaux publics .

Croyant aux vertus de ces soutiens pour la croissance et pour l’emploi -600.000 créations de postes espérées par l’exécutif -, les ménages ont davantage ouvert les cordons de leur bourse -s’accordant par exemple davantage d’excursions touristiques. Reste que cette légère embellie ne pourra se confirmer que si les revenus des salariés progressent, aussi les conservateurs au pouvoir misent-ils sur leurs traditionnelles bonnes relations avec le patronat.

«Nous attendons des entreprises qu’elles améliorent la rémunération des salariés d’une façon ou d’une autre», a déclaré vendredi le ministre des Finances, Taro Aso, lors d’une rencontre avec le Keidanren, la principale fédération d’employeurs.

 

Léger recul du chômage

 

Au-delà, les autorités prient pour que la légère reprise internationale s’amplifie, de manière à soutenir les commandes pour les puissants secteurs exportateurs de l’automobile, de l’électronique et des machines-outils. «Si la reprise au Japon et à l’étranger et la correction de la cherté du yen se confirment, l’emploi industriel devrait en profiter, ce qui détendrait le marché du travail», a jugé Yoshiro Sato, du Crédit Agricole.

En janvier, le taux de chômage a légèrement diminué à 4,2% contre 4,3% en décembre (donnée révisée). Les employés précaires effectuant très peu d’heures de travail sont toutefois comptés comme des employés dans les statistiques officielles, ce qui réduit l’ampleur du taux de chômage qui évolue à son plus bas niveau depuis plus de trois ans.

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