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Des lettres de kamikazes japonais à L’UNESCO ?

Des lettres de kamikazes japonais à L’UNESCO ?

Les responsables d’une ville japonaise souhaitent que l’Unesco inscrivent à son patrimoine des lettres d’adieu de pilotes kamikazes rédigées dans les derniers mois de la « guerre du Pacifique » en 1945. Une demande qui a provoqué la fureur de Pékin.

 

« Même si vous ne pouvez pas me voir, je serai toujours à vous regarder. Obéissez à votre mère, et ne lui causez pas de soucis. En grandissant, suivez le chemin qui vous plaît et soyez de bons Japonais. Ne soyez pas jaloux du père des autres, dès lors que je serai un esprit, je veillerai étroitement sur vous deux. Tous les deux, travaillez dur et aidez votre mère au travail ».

Ainsi écrivait le capitaine Masanobu Kuno, pilote japonais de la Seconde Guerre mondiale, s’adressant à ses deux enfants dans une dernière lettre, avant d’effectuer une mission-suicide le 24 mai 1945.

Conscients de la richesse du patrimoine historique des lettres et testaments de kamikazes japonais, les responsables de la ville japonaise de Minami-Kyushu ont soumis, la semaine dernière, une demande d’inscription au patrimoine documentaire de l’Unesco des écrits des pilotes de l’Armée impériale japonaise décédés pendant la Seconde Guerre mondiale.

Cette ville abritait un aérodrome d’où ont décollé des centaines de kamikazes pour leurs missions-suicides en 1945, dans les tout derniers mois de la « guerre du Pacifique ».

 

Pékin vent debout

 

Une demande qui n’a pas été du goût des Chinois. Les autorités pékinoises ont aussitôt condamné cette démarche, estimant que les kamikazes ne méritaient pas pareille reconnaissance.

« Il s’agit là d’une tentative d’enjoliver l’histoire d’agression militariste du Japon et de remettre en cause l’issue victorieuse de la Guerre mondiale antifasciste et l’ordre international de l’après-guerre », a estimé pour sa part la porte-parole de la diplomatie chinoise, Hua Chunying, lors de son point de presse quotidien.

Rappelant que le Japon avait commis de « nombreux » crimes contre l’humanité pendant la Seconde Guerre mondiale, Hua Chunying a assuré que la demande d’inscription se heurterait à « une ferme condamnation et à une opposition résolue de la communauté internationale ».

Et de conclure, « L’intention est diamétralement opposée à l’objectif de l’Unesco qui est de maintenir la paix dans le monde, et elle doit être résolument condamnée par la communauté internationale ».

 

L’Empire du soleil levant contre-attaque

 

L’affaire, qui a porté un nouveau coup de froid dans les relations entre Pékin et Tokyo, déjà très dégradées depuis plus d’un an, n’en est pas restée là.

Les Chinois ont tôt fait d’organiser la riposte en soumettant à leur tour une somme de documents relatifs au Massacre de Nankin en 1937, perpétré par des soldats japonais, et à inscrire au patrimoine de l’Unesco.

Une démarche qui n’est pas nouvelle. Selon the « Shanghai Oriental Morning Post », c’est la troisième fois que la Chine présente ces documents à inclure dans la mémoire de l’organisation de l’ONU.

La simple évocation du massacre de Nankin, autre point de tension dans les relations sino-japonaises, ne risque pas d’apaiser les esprits. Régulièrement, des Japonais provoquent la fureur des Chinois en relayant dans les médias des thèses négationnistes sur ce pan de l’histoire.

 

Mémoire vive

 

Dimanche 2 février, un haut dirigeant de la NHK, la télévision publique nippone a, à son tour, nié, lors d’une réunion politique à Tokyo, le massacre perpétré par les troupes impériales.

« Des pays n’ont pas prêté attention à la propagande du dirigeant nationaliste chinois Chiang Kai-shek… sur les massacres qui auraient été commis à Nankin par le Japon. Vous savez pourquoi ? Parce que ça n’a jamais existé », a lâché Naoki Hyakuta.

En attendant un éventuel accord de l’Unesco, les documents japonais en question sont conservés au musée de la paix de Chiran de Minami-Kyushu (sud du Japon).

Ce musée espère obtenir l’inscription en 2015, afin de « transmettre aux générations futures ces lettres, richesses de la vie humaine », peut-on lire sur le site internet de l’établissement. Un travail de mémoire plus compliqué qu’il n’y paraît.

 

Source: France24

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