2014 a été une année avec des hauts et des bas pour le Studio Ghibli. Miyazaki a ainsi reçu un oscar d’honneur pour sa carrière mais on a appris également que le studio arrêtait la production de long-métrages.
Maintenant que l’année touche à sa fin, le moment est approprié pour faire une rétrospective sur certains films Ghibli et d’apprendre certaines choses inconnues du grand public.
Nausicaä de la vallée du vent
Hayao Miyazaki avait déjà acquis une certaine expérience en ayant écrit et dirigé le film d’animation Lupin III : Le château de Cagliostro, qui a remporté un certain succès. C’est à cette époque qu’il a commencé à travailler sur le manga de Nausicaä de la vallée du vent qui deviendra plus tard un film.
Mais d’où provient ce nom ? Il existe une vallée des vents dans le parc national d’Uluru-Kata Tjuta en Australie. Même si « vents » est au pluriel, il se traduit de la même façon en japonais.
Le nom « Nausicaä » est tiré d’un personnage dans l’Odyssée d’Homère car Miyazaki aurait lu quelque part qu’elle aimait la nature. Le reste du personnage de Nausicaä est basé sur le personnage principal de Mushi Mezuru Himegimi (La Princesse qui aimait les insectes) de la collection de contes japonais « Tsutsumi Chunagon Monogatari » datant de la période Heian.
Le film est sorti en 1984 et est basé sur un manga déjà populaire qui se prêtait à une adaptation dans le domaine alors nouveau des jeux vidéo. Quelques jeux sont sortis, dont un si mauvais que Miyazaki a demandé depuis lors d’arrêter les adaptations en jeux vidéo.
Petite anecdote supplémentaire : Nausicaä de la vallée du vent n’est techniquement pas une production du Studio Ghibli, qui n’existait pas encore à l’époque.
C’est en partie grâce au succès du film Nausicaä que le studio Ghibli fut créé.
Le studio Ghibli
Le nom « Ghibli » est tiré d’un mot arabe désignant un « vent chaud en provenance du désert du Sahara. » Le père de Miyazaki ayant travaillé dans l’industrie de l’aviation, il a probablement connu ce nom grâce à l’avion italien Ca.309 nommé également Ghibli. On peut d’ailleurs voir « Ghibli » imprimé sur l’avion de Porco Rosso.
Il semblerait, cependant, que Miyazaki se soit trompé ou ait délibérément modifié la prononciation du mot Ghibli. Celui-ci étant censé débuté avec le son « G » de « gare » au lieu du son « J » de « girafe « .
Le Studio Ghibli semble être un lieu de travail agréable. Chaque samedi, les animateurs, fatigués de leur semaine de travail, sont massés. Le studio est également équipé d’un bar ainsi qu’une salle à manger qui sert de lieu de rassemblement afin de partager des idées.
L’équité hommes-femmes est également au rendez-vous. Miyazaki aime faire bouger les choses. Ainsi à chaque nouveau projet, tout le monde change de place.
Laputa
Pour poursuivre dans la tradition des emprunts de nom, « Laputa » fait référence à l’île flottante des Voyages de Gulliver de Jonathan Swift. Cependant, certains soupçonnent que Swift ait intentionnellement nommé l’île d’après l’argot espagnol « la puta » (la prostituée). Ce qui n’arrange pas l’héroïne de ce film surnommée Sheeta mais dont le vrai nom est Lusheeta Toel Ul Laputa.
Ce n’est pas la seule anecdote linguistique dans ce film. Lorsque Pazu et Sheeta récite le « Sort de Destruction », ils sont en fait en train de dire un mot turc signifiant « la paix » (barış).
Après que ce mot turc magique soit prononcé, lors de la scène où Laputa s’effondre, on peut y apercevoir Muska tomber parmi les débris.
Les fans de Muska seront heureux de savoir que son descendant nommé Lepka est apparu dans la série « Conan, le fils du futur », créée en 1978, sur laquelle a travaillé Miyazaki.
Les fans ont également été surpris par un portrait de jeunesse du capitaine Dola accroché sur le mur de sa chambre.
Un autre petit régal visuel pour les observateurs attentifs est l’apparition des kitsunerisu (renards-écureuils) qu’on a également pu voir dans le film Nausicaä.
Laputa fut un énorme succès pour le Studio Ghibli en terme de chiffre d’affaires et de critiques, mais leur prochain film s’est avéré être encore plus emblématique.
Totoro
Ce film se déroule en 1958 et suit deux jeunes filles et leurs interactions avec des créatures magiques. l’histoire originale est axée seulement sur la sœur cadette, mais Mei Satsuki fut ajoutée plus tard afin d’aider à étoffer l’histoire durant 86 minutes. Satsuki avait à l’origine l’âge d’être en CE2, mais cela limitant ses capacités, ils l’ont passé en CM2.
En parlant d’âge, le plus grand Totoro est vieux de 1302 années (en 1958), le Totoro de taille moyenne a 679 ans, et le petit n’a « que » 109 ans.
Le nom Totoro est une combinaison de la ville natale de Miyazaki « Tokorozawa » et « troll ». Si vous décidez de visiter Tokorozawa située dans la préfecture de Saitama, alors vous pouvez également passer par le village de Matsugo à proximité de la gare Higashitokorozawa.
Si cela vous parait trop loin, pour ceux étant dans le nord du Japon, vous pouvez toujours aller voir l’arbre de Totoro situé dans la préfecture de Yamagata.
Dans le sud, vous pouvez également vous arrêter à la gare Totoro située dans la préfecture de Miyazaki.
Croyez-le ou non, l’utilisation de ces noms est purement fortuite, mais cela n’empêche pas les habitants de les utiliser à leur avantage quand l’occasion se présente.
Kiki la petite sorcière
La traduction de ce film aurait pu être Kiki de FedEx, le mot takkyūbin utilisé dans le titre japonais étant également une marque déposée par Yamato Transport Co., un des plus grands transporteurs du pays.
Lorsque la production du film a débuté, l’une des premières tâches fut d’essayer d’obtenir le sponsorship de Yamato, ce que la société accepta. Le logo des transports Yamato est d’ailleurs un chat noir, auquel ressemble le personnage de Jiji.
L’histoire suit une jeune sorcière, Kiki, qui apprend à être indépendante en travaillant pour une boulangerie. Le nom de la boulangerie est « Guchokipan » qui possède une double signification. Une pour le pain (pan) et l’autre pour les sons émis lors du jeu feuille-papier-ciseaux en japonais (Gu / pierre; Choki / ciseaux; Pa / papier).
Le propriétaire, Osono, devait être à l’origine un ex-motard, mais l’idée n’a jamais pris.
Les fans de ce film et de Détective Conan ont pu reconnaître que les voix de Kiki et Tombo, le jeune garçon désirant voler, sont les mêmes que celle de Conan Edogawa.
Selon le programme vendu lors de sa sortie en salles, Miyazaki apparaît dans le film. Quelques internautes pensent qu’il s’agit du type dans le coin en haut à droite de cette scène. Il y a effectivement une ressemblance avec Miyazaki plus jeune.
Au cours de l’histoire, Kiki rencontre un jeune artiste nommé Ursula. Quand ils vont dans sa cabane située dans la forêt, nous pouvons apercevoir l’une de ses peintures. Cette peinture a en fait été réalisée par une classe du collège Hachinohe Tatsuminato, dans la préfecture d’Aomori.
Porco Rosso
Le personnage Porco Rosso tire son nom de la traduction italienne du titre original japonais « Kurenai no Buta ». Il est âgé de 36 ans dans le film, ce qui situe son année de naissance autour de 1892 – 1893.
Le chara design de Porco est inspiré du personnage Kojak interprété par Telly Savalas.
Le film a été à l’origine commandé par JAL afin d’être diffusé aux hommes d’affaires durant leur vol à l’étranger.
Un dilemme s’est présenté pour l’équipe lorsqu’ils ont voulu y insérer une morale sur la rédemption, tout en faisant attention à ce qu’un homme d’affaire fatigué puisse tout de même facilement accrocher à l’histoire.
Cet objectif est devenu encore plus compliqué lorsqu’une véritable guerre éclata dans la région ou l’histoire se déroule, au moment de sa sortie.
Bien qu’à la fin du film Porco semble avoir retrouvé forme humaine, Miyazaki a indiqué qu’, « après être devenu humain, il est vite redevenu un cochon. Dix jours plus tard, il s’est présenté chez Gina pour manger. »
Mimi o sumaseba
Cet animé est basé sur un manga d’Aoi Hiragi. Une grande partie des décors du manga représentant les villes de Tama et Musashino à Tokyo a été utilisé dans la version animée.
Au cours d’une scène où Seiji part pour l’Italie, lorsque Shizuku prend le train, on peut apercevoir un bâtiment avec le titre japonais, « Mimi o sumaseba » écrit dessus.
De nombreuses références aux autres films Ghibli apparaissent dans ce film. Par exemple, le nom de Porco Rosso est sculpté sur l’horloge du grand-père.
Un livre Totoro est présent dans la bibliothèque.
Un totoro apparait également dans le décor.
Certes il s’agit juste d’une sorcière, mais cela doit être une référence à Kiki.
On peut apercevoir par la fenêtre du train, Rikako et son père, personnages du film « Umi ga kikoeru » produit par le studio Ghibli.
On peut voir également Seiji lire le livre qui a inspiré la création du film Le voyage du Chihiro.
Princesse Mononoke
Ce film présente les aventures du jeune Ashitaka dont le nom est basé sur le dieu Ajisukitakahikone, qu’on peut prier dans les six Sanctuaires d’Ou situés dans la préfecture de Shimane.
L’esprit de la forêt est basé sur Yatsukamizuomitsuno, la divinité principale du sanctuaire de Nagahama , également dans la préfecture de Shimane.
Cependant, durant la nuit, l’esprit de la forêt se manifeste en tant que daidarabochi, un yokai (monstre du folklore japonais) assez grand pour soulever des montagnes et créer des lacs avec ses empreintes de pieds.
San, le nom de la jeune fille loup provient d’un autre projet d’animation sur lequel Miyazaki a travailé en 1980. Il se nommait San no Hime (La 3ème princesse).
La forêt a été inspirée par la verdure luxuriante de Shirataniunsuikyo située sur l’île de Yakushima :
Le voyage de Chihiro
Comme mentionné précédemment, Miyazaki avait initialement prévu de faire une version animée du livre de Sachiko Kashiwaba, « Kiri no Mukou no Fushigina Machi » (L’étrange ville cachée dans la brume). Lorsque ce projet est tombé à l’eau, il a créé cette histoire originale, mais l’atmosphère créée par Kashiwaba y est très forte.
Durant le film, Chihiro Ogino se heurte à certains esprits et finit par travailler dans un sento surnaturel (bain public). Elle y rencontre des sœurs jumelles nommées Zéniba et Yubaba. Lorsqu’on prend le premier kanji de leurs noms, on retrouve le mot « sento. »
En parlant de noms, les kanjis de Chihiro signifient «Quelque chose d’extrêmement long, mais également d’assez profond, qu’il est difficile à mesurer», comme un océan, une vallée, ou même une histoire.
Le château ambulant
Ce film est basé sur le roman de Diana Wynne Jones, mais se permet une grande liberté par rapport au récit original. Ainsi, la guerre qui éclate dans l’anime n’existe pas dans le livre original. Miyazaki a indiqué qu’il a ajouté ce conflit car il souhaitait « dépeindre l’amour lors d’une bataille. »
Sur les storyboards originaux de Miyazaki, il est écrit à côté de la dernière case « La guerre ne s’arrête pas immédiatement ».
La version du château imaginé par Miyazaki est constitué d’une panoplie de tuyaux, tourelles, échafaudages et de jambes. Pour créer le son du château, le studio Ghibli a embauché une équipe de charpentiers, rempli le studio d’outils et leur a demandé de faire ce qu’ils font le mieux.
A la fin du film, nous pouvons voir le chateau voler. Le livre de Jones dont est tirée l’histoire de ce film est en fait le premier d’une trilogie. Le second tome est intitulé, Castle in the Air (Château dans le ciel).
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