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Visiter le Japon : plutôt dépaysement ou plutôt confort ?

Visiter le Japon : plutôt dépaysement ou plutôt confort ?

Un de mes anciens collègues estimait comme important de toujours prévenir les futurs visiteurs d’amener avec eux leur provision de mouchoirs en papier car les toilettes publiques japonaises n’auraient pas (selon lui) de distributeur de papier.

 

Moi, j’ai toujours vu les choses de manière plus positive et je préfère mettre l’accent sur le fait qu’ici au Japon, les toilettes publiques, on en trouve, non seulement partout, mais aussi qu’elles sont accessibles à tout le monde ! Une information que je trouve plus importante et plus utile au plus grand nombre, vu la difficulté d’en trouver, quelque soit le pays.

Aucun voyageur, qu’il soit globe-trotter, régulier ou occasionnel, ne s’attendra à trouver, ailleurs, les mêmes commodités que chez lui. C’est d’ailleurs justement dans le but de changer de cadre, que l’on désire voyager.

Toutefois, les pays voulant vous attirer chez eux, feront tout pour vous rendre le séjour agréable et confortable.
Les voyageurs ayant l’esprit ouvert, accepteront le manque confort et la perte de points de repères comme «le prix à payer» pour vivre de nouvelles expériences, mais fort est de constater que ce n’est pas le cas de tout le monde.

Depuis que la ville de Tokyo a été désignée pour recevoir les jeux olympiques en 2020, les médias sont remplis d’articles sur la vie tokyoïte _ et à fortiori, japonaise _ et de ce qu’il faudrait faire pour que les futurs touristes se sentent bien accueillis.

Le mot qui a fait le plus de buzz lors de la campagne de candidature a été le mot «Omotenashi», un mot généralement traduit par « hospitalité », mais auquel les japonais donnent un sens spécial, difficile à traduire.

Selon un récent groupe de discussion sur NHK, l’on en arrive aux notions de «gentillesse» et de «considération», mais comme l’a aussi fait remarquer, non sans fierté un hôtelier, le mot provient du vocabulaire de la cérémonie du thé et se réfère à «l’esprit de service» qui ne doit pas être exprimé oralement, mais qui doit être ressenti par l’invité. Naturellement, ce concept est typiquement japonais.

Quoiqu’il en soit et quelque soit la façon dont vous le traduisez, le but de cet hospitalité «à la japonaise» reste évidemment que vous vous sentiez apprécié et spécial … sauf qu’elle comporte aussi quelques inconvénients.

Par exemple, les ryokan (hôtels japonais) procurent au voyageur une expérience de totale immersion dans la culture japonaise. Vous mangez lorsque votre hôte vous invite à manger, et vous n’avez à choisir ni votre menu ni la quantité qui vous sera servie.

Lorsqu’il est l’heure d’aller vous coucher, un employé viendra dans votre chambre et vous sortira votre futon ainsi que vos draps. Ici, l’idée d’omotenashi est qu’en tant qu’invité, vous n’ayez pas besoin de demander. Ainsi faisant, vous n’aurez l’impression ni de déranger, ni de vous imposer.

Mais le fait est que beaucoup de voyageurs préfèrent choisir eux même leur propre menu ou leur heure de coucher. Séjourner dans un ryokan peut être une expérience riche et unique, mais pour beaucoup de visiteurs occidentaux (ainsi que quelques japonais de ma connaissance), la vivre une seule fois est largement suffisant.

Le fait est, que beaucoup de voyageurs désirent gérer eux même leur temps, activités et loisirs, ce qui explique d’autant plus l’importance accordée à l’accès au WI-FI.
Quand les caméras de la NHK ont recueilli les avis des touristes étrangers visitant Tokyo, presque tous avaient un appareil mobile leur permettant d’obtenir les informations utiles. Ce qui rend ces appareils si précieux, c’est qu’ils permettent de prévoir à l’avance un itinéraire de façon précise et détaillée.

Le mois dernier, l’émission matinale “Asachan,” diffusait un reportage sur des visiteurs à Kyoto montrant joyeusement à la caméra des souvenirs achetés dans des petites boutiques et aux «100¥shop» (magasins à 100 yens).

La plupart d’entre eux avaient trouvé ces endroits par eux même, grâce aux informations trouvées sur des blogs/sites de voyage, via leur appareil mobile. Quand, en 2011, l’agence nationale pour le tourisme avait demandé une enquête pour déterminer quel était le plus gros problème rencontré par les touristes, leur conclusion a été le manque de Wi-Fi.

Le problème, avec les solutions trouvées jusqu’à maintenant, était qu’elles cédaient aux prérogatives commerciales, selon lesquelles le Wi-Fi ne devait être gratuit que pour les gens qui avaient payé pour ça, ce qui résultait en une sorte de compromis mi-figue mi-raisin insatisfaisant.

Les principaux médias ont récemment beaucoup parlé de l’initiative de la ville de Kyoto et de celle de la préfecture de Shizuoka pour donner, gratuitement mais sous conditions un accès internet Wi-Fi, aux voyageurs étrangers. A Kyoto, vous devrez d’abord vous enregistrer, tandis que dans la préfecture de Shizuoka, il vous faudra effectuer quelques démarches pour y avoir accès. L’accès Wi-Fi est donc bien gratuit, mais pas à portée de main.

Le quartier de Sumida, à Tokyo, a développé le concept jusqu’à son apogée en offrant directement aux voyageurs des routeurs portables gratuits, principalement dans le voisinage de Tokyo Skytree, et à la condition que ces derniers uploadent les photos des lieux visités aux alentours et écrivent leurs impressions via des réseaux sociaux ou des blogs. Un autre bémol serait le dépôt de garantie de ¥5,000 , ainsi qu’un formulaire à compléter avec les URLs sur lesquelles seront visibles les photos et les commentaires.
Et parce que ce concept est relié à l’idée d’omotenashi , personne ne se questionne sur sa faisabilité .

Un récent article dans le journal Asahi Shimbun à propos d’un nouvel hôtel à l’aéroport de Haneda (et réservé exclusivement aux passagers en transit) , mentionne qu’ils y «acceptent même les cartes de crédit hors-Japon» … ce qui logiquement devrait être le minimum pour tout hôtel espérant accueillir des clients «hors-Japon».

À moins que ce reporter d’ Asahi ne pensait aux guichets automatiques japonais (les fameux ATM ) dont certains n’acceptent toujours pas les cartes de crédit ou de débit hors-Japon, ce qui est certainement beaucoup plus gênant qu’un manque de Wi-Fi gratuit.

Toujours durant ce même forum de discussions sur la chaîne NHK, les japonais et non-japonais présents ont donné pas mal de conseils utiles, et recommandaient aux visiteurs, non seulement les classiques «incontournables», mais aussi de se laisser charmer par les «sous-cultures» nippones.

Les suggestions proposées par la NHK, quant à elle, vont des plus admirables _ comme de la nourriture halal pour les visiteurs musulmans aux plus improbables. Ça aurait été évidemment l’idéal si tous les employés des petits commerces de Tokyo parlaient soudainement un très bon anglais, mais c’est quelque chose qui n’arrivera jamais, et aucun touriste, ayant un minimum de sens commun, ne s’attendra jamais à ce que ça arrive. Voyager implique forcément de devoir se frotter à la barrière de la langue du pays visité.

Mais de même que pour les toilettes publiques, ce qui rend Tokyo si spécial pour les étrangers est largement resté sous silence car sous couvert d’ Omotenashi, sans doute parce que les japonais qui vous recevront les considèrent comme normales et allant de soi.

Des transports publiques rapides, sûrs et propre ? C’est quelque chose dont un japonais vous parlera avec fierté . Être libre de pouvoir boire de l’alcool en pleine rue ? un peu moins, même si beaucoup d’étrangers pensent, sans appel, que c’est l’une des meilleurs libertés dont on puisse profiter au Japon.

 

Source : Japan Times

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