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Victoire magistrale de la droite au Japon

Victoire magistrale de la droite au Japon

Au Japon, l’ancien premier ministre Shinzo Abe et son Parti libéral démocrate, le PLD, ont remporté une victoire écrasante aux élections à la Chambre basse de dimanche.

 

Le Parti démocrate dirigé par le premier ministre Yoshihiko Noda est le grand perdant de ce scrutin. M. Noda a dit accepter gravement le verdict et démissionnera de son poste de leader du parti pour assumer la responsabilité de l’échec de sa formation.

Le PLD a obtenu 294 sièges et son partenaire de coalition le Parti Komei 31 sièges, sur les 480 de la Chambre des représentants. Un chiffre qui leur assure la majorité des deux tiers, soit plus de 320 sièges, une majorité suffisante pour promulguer une loi lors d’un deuxième vote à la Chambre basse, si le projet de loi est rejeté par la Chambre haute. Le PLD et le Parti Komei ne détiennent pas la majorité à la Chambre haute.

Le président du PLD, Shinzo Abe, a déclaré à la NHK que sa formation et le Parti Komei avaient déjà décidé de former un gouvernement de coalition et entameraient bientôt des discussions politiques. Il a également indiqué que son parti chercherait à obtenir le soutien d’un nombre de formations aussi élevé que possible à la Chambre haute sur chaque dossier.

Les Démocrates n’ont obtenu que 57 sièges et devraient se contenter de moins d’un tiers des 230 sièges qu’ils occupaient avant les législatives.

Douze partis étaient en lice pour les 300 sièges à pourvoir dans les circonscriptions à un siège et les 180 sièges dans celles à la représentation proportionnelle.

Le tout nouveau Parti de la restauration du Japon fondé par le maire d’Osaka Toru Hashimoto et l’ex-gouverneur de Tokyo Shintaro Ishihara a remporté 54 sièges.

 

Contre la Chine et pour le nucléaire

 

Ce renversement consacre aussi le retour aux affaires de Shinzo Abe. Parti au terme d’une année calamiteuse d’exercice du pouvoir en 2007, il revient avec un programme à la fois nationaliste et libéral. Sur le plan économique, il compte venir à bout de la déflation en inondant l’économie de liquidités et relancer les travaux d’infrastructures ; sur le plan institutionnel, il compte supprimer l’article «pacifiste» de la Constitution et réduire les droits individuels qu’elle garantit ; sur le plan diplomatique, il promet d’adopter la plus grande fermeté face à la Chine. Enfin, il est le leader politique le plus favorable à l’énergie nucléaire.

Mais ces élections ne sont sans doute qu’une première étape. Des élections sénatoriales doivent avoir lieu en juillet prochain, qui confirmeront, ou infirmeront, la majorité actuelle. La durée de vie des leaders japonais (sept premiers ministres en six ans!) est si courte que Shinzo Abe ne prendra sans doute pas de risque inutile en tentant d’imposer un agenda idéologique que les Japonais placent toujours au second rang, après l’économie.

«Si Shinzo Abe s’attaquait immédiatement à la Constitution, il irriterait toute une partie de l’opinion publique sans rien y gagner. S’il attend et s’assure une victoire aux sénatoriales de juillet, il aura trois années devant lui pour faire ce qu’il veut. C’est une période très longue dans le contexte japonais», explique le politologue Hiroshi Ueki.

 

Le taux de participation aux législatives de dimanche est le plus bas de l’après-guerre

 

Le taux de participation aux élections à la Chambre basse de dimanche était de 59,32 pour cent, le plus bas depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.

Le ministère des Affaires intérieures a annoncé que 62 millions de personnes, dont des ressortissants japonais vivant à l’étranger, ont voté.

Le chiffre le plus bas précédent, de 59,65 pour cent, avait été enregistré à l’occasion des législatives de 1996, après l’introduction du système électoral actuel.

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