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Mise en route d’un vaste plan de relance au Japon

Mise en route d’un vaste plan de relance au Japon

Le gouvernement japonais a validé mardi 15 janvier en conseil des ministres extraordinaire une demande de rallonge budgétaire pour couvrir les nouvelles dépenses étatiques décidées dans le cadre d’un plan de relance.

 

« La lutte contre la cherté du yen et la déflation sont prioritaires avant tout », a justifié le porte-parole du gouvernement, Yoshihide Suga, lors d’une conférence de presse suivant le conseil.

Le premier ministre Shinzo Abe avait annoncé vendredi un ensemble de nouvelles « mesures économiques d’urgence », l’Etat prévoyant de consacrer quelque 10 300 milliards de yens (89,5 milliards d’euros) à des mesures de soutien, dont la moitié pour des travaux publics, inclus dans une demande de rallonge budgétaire de 13 100 milliards de yens (115 milliards de yens).

Si l’on ajoute les contributions espérées des autorités locales et entreprises privées, les nouvelles dispositions de stimulation économique devraient atteindre quelque 20 000 milliards de yens (175 milliards d’euros), selon le gouvernement.

Le but est d’accélérer la reconstruction du nord-est dévasté par le séisme et le tsunami du 11 mars 2011, de remettre en état ponts, tunnels et autres infrastructures publiques vieillissantes, d’aider les entreprises à lutter contre la cherté handicapante du yen ou encore de doper la consommation des ménages, le tout visant aussi à mettre fin à la déflation.

 

ENDETTEMENT COLOSSAL DE L’ETAT NIPPON 

 

M. Abe est arrivé à la tête du pays le 26 décembre dernier à la suite de l’écrasante victoire de son Parti libéral-démocrate (PLD) aux élections législatives dix jours plus tôt. Ce ténor de droite a fait du redressement économique la priorité de son nouveau mandat, après celui de 2006-2007 gâché par des scandales et soucis de santé.


Les crédits additionnels voulus, qui doivent encore être approuvés par le parlement lors d’une session qui débutera le 31 janvier, sont censés permettre au gouvernement de mettre rapidement du carburant dans la machine économique sans attendre l’élaboration retardée du prochain budget pour une année pleine (avril 2013 à mars 2014).

Afin de réussir, M. Abe et son ministre des finances, Taro Aso, sont prêts à faire fi, dans un premier temps, de l’endettement colossal de l’Etat nippon, une charge qui équivaut à plus de deux fois le produit intérieur brut (PIB) du pays.

La rallonge approuvée mardi est la deuxième plus importante de l’histoire, après celle de 14 700 milliards de yens lors de la crise financière de 2008-2009, une somme mise sur la table par le même Taro Aso, qui était alors premier ministre.

 

MANSUÉTUDE DE LA BANQUE DU JAPON

 

De son côté, la Banque du Japon (BoJ) a cédé aux pressions de l’exécutif et s’est engagée à continuer de mettre en oeuvre une politique monétaire accommodante. « Les exportations et la production industrielle sont dans une phase de déclin en raison d’un ralentissement continu de la croissance économique à l’international », a déclaré mardi Masaaki Shirakawa, le gouverneur de la banque centrale.

Ces déclarations ne peuvent que renforcer dans leur conviction ceux qui pensent que la BoJ annoncera de nouvelles mesures de soutien à l’activité à l’issue de sa réunion de politique monétaire des 21 et 22 janvier. La BoJ, qui a assoupli sa politique monétaire à cinq reprises en 2012, pourrait une nouvelle fois augmenter la taille de son programme de rachats d’actifs et fixer un objectif d’inflation de 2 %.

La perspective d’un nouvel assouplissement monétaire et l’arrivée au pouvoir de Shinzo Abe à la fin de 2012 se sont traduites par une forte baisse du yen, évoluant ces derniers jours à des plus bas de quelque deux ans et demi face au dollar.

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