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Les pleurs d’un clown : l’émouvante histoire d’une veuve

Les pleurs d’un clown : l’émouvante histoire d’une veuve

La flamme intérieure de Miyuki Mochizuki, 37 ans, se raviva quand elle remarqua que le public riait aux éclats face à sa performance en tant que clown.

 

Mochizuki a réalisé une performance à Minami-Alps, dans la préfecture de Yamanashi en Mai 2011, sur la scène d’une salle fraîchement rénovée. Elle se mettait en scène en tant que clown, faisant d’amusants pantomimes, jonglant, surprenant et amusant les petits et les grands.

Leur réaction fut encourageante et redonna la forme à Mochizuki, qui sortait juste d’une grande tragédie. Quelques jours auparavant, une cérémonie d’adieu était tenue dans ce même lieu pour son mari, Kazue, qui mourut alors qu’il était âgé de 37 ans.

Il est décédé quelques jours après leur mariage. Il lui a fait réaliser l’importance des sourires, qui est l’essence même pour le métier de clown. Elle pleurait la mort de son défunt mari, mais la vue du public souriant l’a aidé à se retrouver de nouveau.

 

Un amour puissant mais tragique.

 

Leur rencontre eut lieu en 2003. À l’époque, elle se remettait d’une dépression, qui l’avait contraint à prendre une pause dans sa carrière artistique. Impressionnée par la présence forte de Kazue, ils eurent une relation pendant six mois avant de se remettre ensemble six années après.

Kazue était très souffrant au niveau des reins. À cause de sa maladie, il n’a jamais fait de demande en mariage. Après plusieurs tentatives de la part de Mochizuki pour l’encourager à lui demander sa main, Kazue lui dit finalement, “Je prendrai soin de toi, et tu prendras soin de moi.”

Cependant, en Février 2011, après la cérémonie, son état s’était détérioré. Kazue était tombé inconscient quelques jours après et fut emporté à l’hôpital. Il se réveilla là bas mais ne pouvait plus se lever.

Mochizuki s’en allait dans la salle de bains à chaque fois qu’elle ne pouvait pas supporter la vue de Kazue dans son lit. Après de grandes inspirations, elle retournait le voir avec le plus beau sourire qu’elle pouvait lui offrir à ce moment là. Malgré sa présence constante à ses côtés, il mourut le 1er Avril. Il semblait sourire lorsqu’il expira son dernier souffle.

Mochizuki tenta de se convaincre qu’il avait sourit une dernière fois parce qu’elle avait été là jusqu’à la fin, mais une lourde sensation persista en elle.

 

Clown jusque dans son cœur.

 

Après leur mariage, Mochizuki avait eu l’intention d’abandonner sa carrière de clown pour s’occuper de son époux. Quand elle parla au gérant du hall, alors qu’elle recherchait un lieu pour l’enterrement, elle lui demanda : “Je suis artiste de rue. Et si vous me laissiez performer dans le hall ? »

Sa belle mère, qui était avec elle à ce moment, a réagi par la négative, mais Mochizuki s’était rendue soudainement compte qu’elle était clown jusqu’au plus profond de son cœur.

Son envie de devenir clown naquit quand elle était adolescente, pendant l’automne 1992. Elle fut attiré par l’art de rue après avoir vu un artiste dans un pagne, dont le corps était entièrement peint en blanc, posant comme « Le Penseur » de Rodin pendant Daidogei, la coupe du monde des artistes de rue, dans sa ville natale de Shizuoka.

Même enfant, elle aimait provoquer le rire, allant jusqu’à faire des rakugo (spectacles humoristiques) pour sa famille. Quand elle était au lycée, elle participa à des cours particuliers, qui lui firent prendre conscience qu’elle était née pour être clown.

Après avoir quitté le lycée, elle se perfectionna dans son domaine dans un groupe pantomime et a également étudié sous la tutelle d’un clown renommé.

Elle reconnait : “Je peux parfois me sentir triste et pleurer, mais ma profession est de faire en sorte que les gens passent un bon moment. Je pense que mon défunt mari apprécierait cela. Rire a le pouvoir de faire aller de l’avant. » Son mari aimait également divertir son entourage.

 

Sourire : un véritable pouvoir.

 

“Tout pour vous, le plaisir est pour moi.” Les clowns Pierrot sont, la plupart du temps, faits avec des pleurs sur leur visage. Un Pierrot possède une apparence assez mélancolique, or, son but est d’offrir du bonheur aux gens. C’est la perception qu’en possède Mochizuki.

“Faire l’imbécile n’est pas une preuve de stupidité. Un idiot ne pourrait pas plaire aux gens s’il agissait de manière comique. Je veux que les gens puissent vivre comme Pierrot,” avoua-t-elle.

Pour transmettre sa philosophie, Mochizuki donne également des conférences en plus de ses performances. Elle a même publié un livre s’intitulant “Nakimushi Piero no Kekkonshiki” ( Le mariage d’un Pierrot émotif )

Mochizuki expliqua comment créer un sourire dans une conférence à Shizuoka. “Même en étant triste, un faux sourire peut fausser votre cerveau et vous faire sentir heureux,” dit-elle.

Les sourires sont décrits comme étant de miraculeuses drogues sans aucun effets secondaires, si ce n’est que d’être bénéfiques pour le corps et l’esprit.

“Personne ne sait ce qui peut advenir chaque jour. Tout le monde devrait sourire à leur entourage, pour qu’ils ne puissent avoir aucun regrets,” déclare Mochizuki.

Trois printemps déjà sont passés depuis la mort de son époux. Mochizuki continue d’être triste pendant cette saison mais elle croit que son mari la regarde d’en haut, souriant, l’air de dire « Tu t’en sors très bien. »

 

Source : Yomiuri Shimbun

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