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Les mangas de Ki-oon font le tour du monde

Les mangas de Ki-oon font le tour du monde

Ces fans de BD nipponne ont eu la bonne idée de traiter en direct avec des dessinateurs japonais pour publier des histoires inédites… qu’ils exportent même en Asie.

 

Avec «Prophecy» et ses 33.000 exemplaires écoulés en France, ils ont réussi la plus grosse vente de manga en 2012.

Depuis, Cécile Pournin, 36 ans, et Ahmed Agne, 37 ans, ont cédé le titre à des maisons d’édition en Europe, aux Etats-Unis et même en Asie. Une première !

Ki-oon est en effet le seul éditeur français à vendre ses créations à l’étranger. Et pour cause, il est le seul à publier des titres originaux : les pointures du secteur (Glénat, Pika-Hachette…) se contentent d’acheter des séries aux Japonais, Ki-oon, lui, travaille en direct avec les meilleurs «mangakas» (auteurs-dessinateurs de mangas).

Une stratégie payante : en 2012, l’éditeur, qui emploie six personnes, a enregistré un chiffre d’affaires de 3,5 millions d’euros, en hausse de 20%.

 

30.000 euros en poche.

 

Les deux cofondateurs, originaires de Trappes, se sont rencontrés alors qu’ils étaient en maîtrise de langue japonaise.

En 2003, après un long séjour au Japon où ils découvrent la folie qui entoure les mangas, ils décident de se lancer.

«Nous sentions qu’il y avait un potentiel énorme pour ce genre en France», explique Cécile Pournin. Ils lâchent leurs jobs de traducteurs et créent Ki-oon (qui signifie «avoir le cœur gonflé d’émotion») avec 30 000 euros en poche.

Econduits par les éditeurs japonais auxquels ils s’adressent pour racheter des titres, ils décident de négocier directement avec des mangakas et, en 2004, signent un contrat, non exclusif, avec Tetsuya Tsutsui, qui deviendra leur auteur fétiche.

Peu après, ce dernier est repéré par une grosse maison d’édition japonaise, Square Enix. Cécile et Ahmed profitent de l’entremise de leur dessinateur pour décrocher un rendez-vous.

«On était très mal à l’aise, se rappelle Ahmed. Mais on avait découvert Tsutsui, et ils nous ont accueillis avec respect.»

Résultat : le géant nippon leur accorde les 
licences sur tout son catalogue !

 

Projets de romans.

 

Une manne. Square Enix représente aujourd’hui 70% du catalogue de Ki-oon. De 40.000 euros en 2004, le chiffre d’affaires passe à 2,2 millions en 2008. C’est l’année de la première embauche, des premiers salaires et de l’installation à Paris.

 

Leurs conseils pour percer en étant petit

 

> Leur projet aujourd’hui ? Se lancer dans l’édition de romans anglais et japonais pour le marché français.

> Leurs conseils pour percer en étant petit :

– “avoir un avantage concurrentiel. Parler japonais et 
connaître la culture nipponne a été un avantage énorme 
face à des éditeurs qui faisaient appel à des étudiants 
pour les premières traductions de mangas ».

– “Ne pas suivre le courant. Les traductions de succès étrangers ne sont pas une recette miracle. Il faut se 
positionner sur un secteur auquel on croit. Dans notre cas,
c’est le manga pour les jeunes et les adultes, et la fantasy.

–  “Tenter des coups. Pour ‘Prophecy’, une création 
pour la France, on s’est offert des publicités en 4×3 
dans le métro. C’était la première fois pour un manga. Et cela
a payé : tout le monde en a parlé, et les ventes ont suivi.”

 

Leur plus grosse erreur : “Ne pas avoir embauché plus tôt.

Notre entreprise aurait émergé plus vite si nous avions moins attendu avant de recruter des collaborateurs.

Mais nous étions tellement habitués à économiser qu’il a fallu qu’un comptable nous signale que nous pouvions nous salarier et engager des employés !”

 

 

Source: Capital

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