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Les Japonais sont friands de masques chirurgicaux

Les Japonais sont friands de masques chirurgicaux

Le long des quais du métro ou sur le trottoir, c’est clair: le Japon est en train de se transformer en un océan de masques chirurgicaux. C’est la faute du pollen, des microbes et même de la Chine, ce géant qui pollue le voisinage.

 

Il y a des masques simples. Il y a des masques sophistiqués. Il y a des masques parfumés. Il y a des masques roses ou mauves.

L’Institut de recherche Yano fait état d’un marché annuel de 274 millions $ US. Le leader du secteur, Yowa, prévoit quintupler sa production cette année.

Les Japonais portent surtout des masques pour se protéger de la fièvre des foins.

Les niveaux de pollen du Japon sont actuellement cinq fois plus élevés qu’au printemps dernier, grâce à un été chaud l’an dernier et à une soudaine poussée du mercure ce mois-ci.

Les deux principaux responsables, le sugi japonais et le faux cyprès du Japon, ont relâché leur pollen simultanément.

Les microbes y sont aussi pour quelque chose.

Les Japonais enrhumés ont l’habitude de porter un masque pour éviter de contaminer leurs concitoyens au bureau ou à bord de trains bondés. Et certains Japonais en parfaite santé en portent pour éviter d’inspirer ces microbes.

On rajoute à tout cela, cette année, la menace des petites particules polluantes appelées PM2.5, à savoir des matières particulaires de moins de 2,5 microns, soit un trentième de la largeur d’un cheveu humain.

Ces particules sont suffisamment petites pour s’enfoncer loin dans les poumons.

Le ministère japonais de l’Environnement affirme que les niveaux de PM2.5 sont semblables à ceux de l’an dernier, mais les médias ont fait grand cas des dangers qui y sont associés et du fait que la pollution provient de la Chine.

Tout cela aide à gonfler la demande pour les masques.

«Ils disent que la plupart de ces masques ne peuvent pas bloquer ces petites particules, mais je me sens mieux quand j’en porte un», a dit Saori Takeuchi, une résidante de Tokyo qui prenait une marche avec son fils — lui aussi le visage recouvert d’un masque.

Les pharmacies ne se gênent pas pour mettre en vedette des masques qui seraient capables de bloquer 99 pour cent du pollen, des microbes et de la poussière. Le fabricant de masques Iris affirme que ses ventes ont doublé depuis l’an dernier.

Des masques de type N95 spécifiquement conçus pour bloquer les particules PM2.5 sont plus difficiles à trouver et coûtent environ 5$US l’unité. Les manufacturiers font tout en leur pouvoir pour en produire davantage et pour réduire les coûts.

Les fabricants ont inventé plusieurs modèles. Certains masques sont conçus pour s’ajuster étroitement autour du visage et ne pas embuer les lunettes, pendant que d’autres peuvent être collés directement sur la peau.

Iris offre des masques parfumés à la menthe poivrée, au pamplemousse, à la lime/orange et à la rose menthol.

D’autres appareils de réduction du pollen sont en fait de petits écrans que les utilisateurs peuvent insérer directement dans leurs narines.

On vend aussi une crème et un vaporisateur, et une compagnie offre un sac que l’on porte autour du cou et qui, dit-elle, forme une bulle protectrice antipollen autour de l’utilisateur.

Un tiers des Japonais souffrent maintenant de la fièvre des foins, contre seulement un dixième il y a 30 ans. Les raisons derrière cette explosion demeurent mal comprises.

Les experts évoquent les cèdres plantés après la Deuxième Guerre mondiale ainsi que les changements dans l’alimentation de la population.

Des enfants de seulement 5 ans souffrent maintenant de la fièvre des foins, alors que le problème n’apparaissait auparavant qu’à l’adolescence.

Le réchauffement climatique y serait aussi pour quelque chose, tandis que les étés plus chauds des dernières années ont incité les arbres à produire davantage de pollen.

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