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Le théâtre Kabukiza rouvre ses portes après trois ans de silence

Le théâtre Kabukiza rouvre ses portes après trois ans de silence

Le rideau est levé, les pas résonnent à nouveau sur la scène : le théâtre Kabukiza a rouvert ses portes mardi à Tokyo, entièrement reconstruit et parfaitement recréé après trois ans de silence.

 

« C’est formidable, nous attendions ce moment », a commenté l’acteur Tojuro Sakata.

Au son d’un wadaiko (tambour japonais), le « moment zéro » tant attendu venait de s’afficher sur le compte à rebours installé il y a six mois au pied de ce temple du kabuki.

Du matin au soir, une foule de curieux a bravé la pluie, tandis qu’environ 2.000 chanceux ont pu assister à 11H00 à la première représentation publique dans ce lieu mythique ressuscité.

Le kabuki au Kabukiza a ceci de particulier qu’il se déroule chaque jour en trois volets, avec plusieurs pièces dans chaque partie, la première commençant à 11H00 le matin. Si bien que certains y passent la journée, quand d’autres n’y viennent que pour une pièce.

« J’ai réservé ma place il y a longtemps, il paraît que c’est beaucoup mieux que le précédent », a confié à l’AFP une grand-mère, Kiyomi Ooishi exhibant tel un trophée son billet à 20.000 yens (170 euros), pour une place au 2e niveau.

« J’aurais bien aimé être encore plus près de la scène, mais, pensez, c’était complet », déplore-t-elle.

A l’instar de centaines d’autres, Mme Ooishi devait assister quelques minutes plus tard à la troisième séance de la journée.

« La prochaine, c’est +Moritsuna jinya+ », un des grands classiques du répertoire », explique un agent de salle qui guide les spectateurs.

 

« C’est un peu notre opéra »

 

Forme multiséculaire de théâtre populaire japonais, le kabuki, où tous les rôles, y compris féminins, sont tenus par des hommes, est révéré par un public de connaisseurs, appréciant presque autant le spectacle que les « bento » (boîtes-repas) spécialement vendus à l’intérieur du théâtre.

« Je vais au Kabuki tous les mois, mais c’est bien sûr la première fois dans ce nouveau Kabukiza. Tout me réjouit : la salle, le spectacle, les sons. Dans le précédent, les piliers du milieu étaient très gênants, on ne voyait pas bien », commente Yumi Sawada, une habituée du précédent kabukiza impatiente de découvrir le nouveau, 5e du nom.

Alors que le précédent Kabukiza, inauguré en 1951, souffrait d’une acoustique affaiblie et finissait par desservir le spectacle à cause d’une architecture vieillie, la nouvelle salle doit démultiplier la splendeur colorée et sonore du théâtre kabuki, aussi éclectique qu’extravagant.

« Les femmes viennent souvent en kimono car c’est aussi un grand plaisir de sortir entre amies dans cette tenue », dit Mme Sawada qui a découvert le kabuki vers l’âge de 20 ans.

Outre les places à 20.000 yens, le Kabukiza propose des billets à 2.000 yens (17 euros), mais il faut les acheter le jour-même à un guichet spécial et ils ne donnent droit qu’à un seul acte et à un siège au dernier étage.

« Si vous attendez là-bas, il reste encore des places », lance un préposé à quatre dames aux anges : elles pensaient qu’elles pourraient tout au plus admirer la façade d’un blanc étincelant du nouveau théâtre.

« On a de la chance, on est très contentes », réagit l’une, en énumérant ses acteurs-fétiches.

« Le kabuki ce n’est pas seulement un théâtre de dialogues, c’est aussi de la musique et de la danse, c’est un peu notre opéra », sourit une autre.

Lorsque le Kabukiza a fermé pour travaux il y a trois ans, beaucoup avaient la larme à l’oeil. Démoli, invisible derrière des barricades blanches durant les longs mois de travaux, il a réapparu il y a quelques semaines, sous des contours presque identiques mais encore plus majestueux.

Le nouveau Kabukiza a gardé ses toits de pagodes, ses lampions rouges, son sanctuaire attenant. Adapté aux normes anti-sismiques les plus récentes, il est prêt, en cas de catastrophe naturelle, à accueillir des réfugiés dans ses deux bâtiments, le théâtre en lui-même et une tour située à l’arrière.

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