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Economie

Le défi de ce jeune Japonais de 24 ans tentant de relancer un bain public à Kyoto

Le défi de ce jeune Japonais de 24 ans tentant de relancer un bain public à Kyoto

A 24 ans, ce diplômé de l’Université des études étrangères de Kyoto a pour objectif de faire revivre le « sento », la culture du bain public au cœur de la ville de Kyoto. Pour atteindre cet objectif, il a récemment rouvert un vieux bain situé dans le quartier de Shimogyo.

 

L’idée est de recréer un lieu de détente et de rafraîchissement, où les habitants peuvent se réunir pour discuter tout en profitant d’un bain chaud. Des événements tels que des spectacles Rakugo et des concerts live seront également proposés afin d’attirer les jeunes clients et les visiteurs étrangers.

C’est en se détendant dans un immense bain, entouré d’inconnus, alors qu’il visitait Yokohama, que Yusuke Minato eut un avant-goût de la culture sento.

Minato, qui est originaire de Hamamatsu, mais vit désormais dans le quartier de Kamigyo à Kyoto, fut fasciné par le rideau ancien disposé à l’entrée et le kiosque. « Je ne m’étais jamais rendu à l’étranger, mais ce fut pour moi comme un choc culturel. »

La fascination se transforma en dévotion lorsqu’il s’installa à Kyoto pour ses études universitaires. Il remarqua tout de suite la présence des bains publics ici et là dans son quartier. La visite de ces endroits faisait partie de son quotidien. Il lui arrivait également de prolonger ses voyages vers des bains publics situés à l’extérieur de la ville. Au total il s’y est rendu plus de 600 fois. Lors de sa deuxième année à l’université, il fonda l’association des amateurs de sento sur le campus.

Il a visité pour la première fois « Umeyu», le bain qu’il souhaite rouvrir, à cette époque. Le bâtiment de deux étages, dont l’âge est encore inconnu, était impressionnant. « En raison peut-être de son âge, l’intérieur y était un peu sombre » a déclaré Minato. « Mais avec la rivière Takasegawa qui se trouve juste en face, l’ambiance était poétique. »

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Les mosaïques qu’il a vu à l’intérieur, de tuiles anciennes fabriquées au cours de l’ère Taisho (1912-1926) ou du début de l’ère Showa (1926-1989), lui ont fait apercevoir des images du passé, quand le sento était une partie importante de la vie des gens.

Tetsuji Iwasaki, le propriétaire des lieux âgé de 56 ans, se souvient du milieu des années 1960 jusqu’au début des années 70, lorsque « les gens étaient littéralement poussés en dehors des vestiaires car il y avait trop de monde. »
Selon l’association des bains publics de la préfecture de Kyoto, au mois de mars on comptabilisait 145 bains publics dans le département, soit un quart de ce qu’il y avait à son apogée.

Minato a eu l’occasion de siéger à l’accueil d’Umeyu, après que des amis fans de sento lui aient présenté le propriétaire. Après un certain temps, il a commencé à ressentir l’envie d’en apprendre davantage sur les bains publics, et s’est retrouvé à faire l’accueil deux ou trois fois par semaine.

Il a terminé sa thèse sur le sento avant d’être diplômé en Mars de l’année dernière, puis a commencé à travailler pour une entreprise de vêtements. Malgré son nouveau travail, il ne pouvait enlever de son esprit le sento. C’est à ce moment-là qu’il entendit parler de la fermeture de l’Umeyu en raison de problèmes financiers. Minato a alors dit à Iwasaki qu’il était prêt à reprendre la gestion du bain.

Iwasaki a accepté avec enthousiasme le plan de réouverture de Minato. « Il m’a dit qu’il souhaitait attirer les étudiants et les étrangers de passage à Kyoto, et j’ai pensé que l’idée était splendide», a déclaré le propriétaire.

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Minato a quitté son entreprise de vêtements à la fin du mois de janvier. Il s’est ensuite rendu un mois dans le sento d’un ami à Nagoya afin d’en apprendre davantage sur la tuyauterie et comment faire fonctionner une chaudière.

La remise à neuf d’Umeyu a débuté au mois de mars. Il a placé une paroi amovible entre les vestiaires de sorte à pouvoir créer, lorsque l’occasion se présentera, un espace dédié aux événements. L’entrée nécessitant également un hall, le kiosque où les clients doivent payer, a également été rendu amovible.

Les horaires d’ouvertures (15h30-23 h) resteront inchangés pour la commodité des habitués. Pour acquérir de nouveaux clients, des dépliants visant à promouvoir l’établissement remis à neuf seront distribués dans les hôtels bon marché populaires auprès des touristes étrangers. Des renseignements connexes seront également publiés sur Internet.

« Le sento est le lieu propice à la rencontre d’autres personnes, c’est une culture unique au Japon », a déclaré Minato.

« Je souhaite apporter ma contribution à la communauté locale en créant un lieu où habitués et néophytes pourront se réunir et se sentir chez eux. »

Source : Yomiuri Shimbun

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