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La production industrielle cale, piqûre de rappel au nouvel exécutif

La production industrielle cale, piqûre de rappel au nouvel exécutif

La production industrielle a rechuté en novembre au Japon sur fond de déflation persistante, confirmant l’ampleur de la tâche du nouveau gouvernement conservateur qui promet de relancer la croissance.

En novembre, la production industrielle s’est repliée de 1,7 % en un mois, freinée par une fabrication moindre de téléphones portables et de pièces détachées pour automobiles, a annoncé, vendredi 28 décembre, le ministère de l’industrie.

En un an, l’ampleur du repli atteint près de 6 %, les manufacturiers nippons, faisant face à une conjoncture mondiale morose et à la vigueur du yen qui réduit la compétitivité à l’étranger des biens « made in Japan ». Ils sont aussi victimes de la déflation lancinante dans l’archipel.

Le rythme de la baisse des prix est certes resté très faible en novembre, hors produits périssables, mais en excluant aussi les tarifs de l’énergie, ils ont tout de même reculé de 0,5 %, a expliqué le ministère des affaires intérieures. Les factures d’électricité ont en effet encore nettement augmenté, les compagnies japonaises élevant leurs prix pour compenser les surcoûts liés à la suspension de la quasi-totalité des réacteurs nucléaires du pays, près de deux ans après l’accident de Fukushima.

Mais les prix des produits électroménagers et de l’électronique grand public ont continué de se tasser ou de carrément dévisser dans le cas des réfrigérateurs (- 26 %) ou des ordinateurs portables (- 14 %). Cette déflation incite les clients à reporter leurs achats en espérant bénéficier plus tard de meilleurs tarifs, ce qui réduit d’autant la consommation des ménages, stagnante en novembre.

 

METTRE UN TERME À LA DÉFLATION

 

Le nouveau gouvernement conservateur entré en fonction mercredi, dirigé par Shinzo Abe, juge la déflation comme l’une des principales entraves à l’activité au Japon et jure d’y mettre un terme rapidement en renforçant la pression sur la Banque du Japon (BoJ).

Celle-ci maintient déjà son principal taux directeur à un niveau quasi nul et abonde le marché de liquidités via des rachats d’actifs divers, dont des obligations d’Etat, et des prêts aux banques qui s’engagent à fournir de l’argent aux entreprises et aux ménages. Mais le nouveau pouvoir juge ces actions insuffisantes et exige de l’institut d’émission qu’il fasse davantage et élève dès janvier de 1 à 2 % son objectif d’inflation.

Vendredi, le puissant ministre des finances, Taro Aso, a rencontré le gouverneur de la BoJ, Masaaki Shirakawa, pour s’assurer que le message avait été compris, selon les médias nippons.
La rhétorique des conservateurs a semble-t-il suffisamment impressionné les investisseurs pour entraîner ces dernières semaines un net repli du yen.

 

Hormis cette dimension monétaire, la droite prévoit de concocter un premier budget de relance de quelque 100 milliards d’euros dans les semaines à venir. Ces fonds, financés par des emprunts, devraient notamment servir à accélérer la reconstruction du Nord-Est, dévasté par le tsunami du 11 mars 2011, et à remettre en état des routes, tunnels et autres infrastructures publiques vieillissantes.

En attendant, les industriels entrevoient déjà une éclaircie, prévoyant un rebond de leur production en décembre et janvier. Malgré la récession dans laquelle a replongé le Japon cet automne, le taux de chômage officiel reste par ailleurs à un niveau très bas, 4,1 % en novembre, et même légèrement inférieur à celui du mois précédent.

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