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La BoJ ouvre en grand les vannes monétaires

La BoJ ouvre en grand les vannes monétaires

Le comité de politique monétaire de la Banque centrale du Japon (BoJ) a décidé jeudi 20 décembre de renforcer sa politique d’assouplissement monétaire en votant à l’unanimité l’augmentation du montant de son programme d’achat d’actifs et le maintien de son taux directeur entre 0 et 0,1 %.

 

Les membres de l’institut d’émission, réunis mercredi et jeudi, subissent plus que jamais la pression du monde politique et des marchés pour ouvrir les vannes monétaires, au lendemain d’élections législatives qui ont donné une large victoire au Parti libéral-démocrate (PLD) de Shinzo Abe, futur premier ministre de droite chantre de la planche à billets.

La Banque du Japon dit « avoir jugé approprié de prendre des mesures fortes supplémentaires afin d’éviter que l’économie japonaise ne dévie du chemin d’un retour vers une croissance modérée ».

Dans le détail, la BoJ va accroître de 5 000 milliards de yens ses achats de bons du trésor japonais à court terme (échéance à douze mois ou moins) et d’autant ceux d’obligations d’Etat (échéance à deux ans ou plus). Elle va ainsi porter à 101 000 milliards de yens (environ 900 milliards d’euros) l’enveloppe totale consacrée à des achats d’actifs qui comprennent aussi des obligations d’entreprises, des titres adossés à des fonds d’investissement immobiliers, etc. Elle avait déjà pris des mesures similaires en octobre.

La BoJ a aussi précisé que le nouveau mécanisme décidé en octobre de prêts illimités aux banques à taux bas, pour une durée de quatre ans maximum, serait valide pour quinze mois, jusqu’en mars 2014. Cette disposition vise à permettre aux banquiers d’accorder plus de prêts aux entreprises et aux ménages.

 

RÉVISION À VENIR DE SON OBJECTIF D’INFLATION

 

La demande pour cette facilité de caisse pourrait dépasser 15 000 milliards de yens (135 milliards d’euros), selon les données actuelles, a détaillé la banque. Dans son communiqué, la BoJ précise aussi qu’elle va réfléchir à une révision de son objectif d’inflation, lequel est actuellement fixé à 1 %. Une discussion doit avoir lieu sur ce point épineux lors de la prochaine réunion, qui se tiendra en janvier.

Le prochain premier ministre insiste depuis des semaines sur ce sujet, souhaitant un accord formel entre le gouvernement et la Banque du Japon, statutairement indépendante, pour que soit visée une augmentation annuelle des prix de 2 %, un niveau censé stimuler davantage l’activité.

Le gouverneur de la BoJ, Masaaki Shirakawa, juge pour sa part que la banque du Japon ne peut pas à elle seule venir à bout de la mauvaise passe actuelle, caractérisée par un écart entre l’offre et la demande qui se matérialise par un déclin des prix décourageant l’investissement, de même que la progression des salaires et la consommation.

De fait, M. Abe reconnaît la nécessité d’un coup de pouce étatique et a indiqué lundi qu’il serait donné sous forme d’un plan de soutien économique, de l’ordre 10 000 milliards de yens (près de 100 milliards d’euros), selon ses proches. Le futur premier ministre, qui devrait être investi le 26 décembre et former son gouvernement dans les heures suivantes, a fait du redressement économique la priorité de son programme pour les mois à venir.

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