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Japon, la puissance montante du rugby mondial

Japon, la puissance montante du rugby mondial

Le rugby japonais est encore inconnu dans l’hexagone. Pourtant, au Pays du Soleil Levant, le ballon ovale prend une nouvelle ampleur : le rugby à 15 se développe et le Japon est amené à devenir une terre d’asile pour des grands noms de ce sport.

 

Souvent oublié, le rugby est pourtant un sport phare du côté du Japon. Avec un championnat devenu professionnel il y a dix ans, les Japonais espèrent faire parler d’eux. La Top League s’est développée et attire de plus en plus de grands noms du rugby. L’équipe nationale, les Cherry Blossoms, espère faire de même et s’est fixée la Coupe du Monde 2019 comme objectif. A domicile, les Japonais voudront prouver la grande évolution de leur jeu et concurrencer, au maximum, les grandes nations de l’ovalie.

 

L’Argentine, principal exemple

 

Le Japon est le pays organisateur de la coupe du monde de rugby 2019. Cette date apparaît comme une date butoir : ils ont six ans pour devenir une puissance du rugby mondial. Les objectifs sont précis et annoncés du côté japonais. Sur l’exemple de l’Argentine, les nippons souhaitent se développer pour appartenir à l’élite de l’ovalie.

Cependant, la route est encore longue. En 1995, les Cherry Blossoms sont écrasés 145 à 17 par la Nouvelle-Zélande. Ils deviennent alors les détenteurs de la plus lourde défaite en phase finale d’un mondial. Comme un symbole des nouvelles intentions japonaises, ce triste record passe du côté de la Namibie (défaite 142-0 face à l’Australie) en 2003. Délesté d’un poids, le Japon se lance dans une grande reconstruction. Sport très pratiqué dans les écoles et en université, le rugby est pourtant tombé dans l’anonymat au niveau professionnel. Le modèle argentin donne de l’espoir aux Japonais. Actuellement quinzième au classement IRB, le rugby nippon ne cesse de grandir, lancé sur une nouvelle dynamique. Il espère donc franchir un cap et passer le premier tour d’une Coupe du Monde. En 2015 peut-être mais surtout en 2019. Avec un seizième homme pour les pousser, les Japonais voudront faire honneur à leurs supporters. De plus, en cas de nouvel échec, le Japon deviendrait la première nation organisatrice à ne pas accéder à la deuxième phase de cette compétition.

 

Des stars avant tout ?

 

Le rugby entre dans les cœurs des Japonais et deviendrait un des sports les plus appréciés dans ce pays. En 2011, le Japon, dirigé par John Kirwan (63 sélections, 35 essais), ne remporte aucun match mais accroche le match nul face au Canada. L’ancien ailier vedette néo-zélandais achève son contrat sur une déception. Il est dès lors remplacé par une autre star de l’ovalie. L’Australien Eddie Jones lui succède. Le futur est sa principale mission. Certes, les récents succès face à la Roumanie (23-34) et la Géorgie (22-25) sont bénéfiques et prouvent l’ascension des Japonais. Mais ces fins connaisseurs du ballon ovale vont tenter d’apporter un nouveau souffle et une nouvelle rigueur dans les rangs nippons. Les affrontements avec des équipes de première zone devraient les aider à grandir. Sans vouloir dévaloriser le niveau roumain ou géorgien, cela ne vaut pas les All Blacks, les Springboks ou encore les Bleus.

Dans leur quête de progression, le championnat se développe à son tour. Hiroaki Shukuzawa a réformé le championnat japonais en 2003 et l’a fait entrer dans une ère professionnelle. En dix ans, ce championnat s’est transformé avec un système de promotion et de relégation connu en France ou en Angleterre par exemple. Il est en route vers la reconnaissance internationale. Pour cela, les franchises nippones achètent les services de certaines stars du rugby. Souvent en fin de carrière et sur le déclin, les joueurs du Pacifique acceptent un dernier défi. C’est le cas de George Gregan. Le demi de mêlée australien aux 139 sélections atterrit au Suntory Sungoliath en 2008. Il y reste trois ans avant de prendre définitivement sa retraite en 2011. Actuellement, les champions du monde sud-africain et néo-zélandais, respectivement Fourie Du Preez et  Jérôme Kaino, font leurs preuves sur l’archipel japonais. Du Preez a rejoint les Suntory Sungoliath, l’équipe phare de cette Top League. Alors que Kaino a pris la direction des Toyota Verblitz après la finale gagnée face à la France en 2011. Un choix curieux pour certains, mais légitime lorsque l’on se penche sur le réel développement du rugby au Pays du Soleil Levant.

 

Une comparaison impossible avec le Qatar

 

Les joueurs de l’hémisphère sud sont les plus approchés par les club nippon. Mais les Français ne sont pas en reste ; de plus en plus de joueurs sont contactés par ces équipes. Il est vrai que l’argent proposé par les franchises japonaises force la réflexion. Il est devenu un aspect central pour faire venir des joueurs de renommée mondiale.

Certains pourraient penser que le Japon s’aligne simplement sur la politique des Qataries. Mais loin de là cette idée. Au Qatar et dans les autres pays du golfe persique, la culture footballistique est nulle. Ce sport est extrêmement récent et les gens le découvrent grâce aux gros investissements. Au Japon, le rugby est un pilier dans les pratiques sportives. Très reconnu et apprécié, les investisseurs veulent simplement redorer l’image de ce sport collectif. Le tout premier club, Keio, a été créé en 1899. Preuve d’un attachement certain au rugby, les finales universitaires accueillaient plus de monde qu’une finale de Top 14. Et cela, il n’y a même pas vingt ans.

 

Un jeu rapide et fluide

 

Les stars du ballon ovale pensaient peut-être tout rafler sur leur passage et assurer la suprématie de leur jeu. C’était sans compter sur les valeurs du rugby japonais. Le physique des joueurs nippons oblige une certaine évolution du jeu. Tout en rapidité et en fluidité, les joueurs internationaux peinent à s’adapter à ce climat. Fini les longues batailles dans les rucks et les combats acharnés entre avants, place à un jeu debout. Jérôme Kaino a lui même eu du mal à se faire à cette nouvelle technique : « C’est un jeu tellement rapide ici, ça prend beaucoup de temps de s’y adapter. J’ai toujours aimé jouer un jeu physique, en puissance, mais c’est compliqué si la balle a déjà quitté le ruck quand on arrive ».

Les grands gabarits ne sont pas facilités dans ce type de championnat. Mais il est important pour la Top League de voir arriver des joueurs de ce calibre. En manque de puissance sur la scène internationale, les Japonais espèrent s’inspirer de ce genre de jeu. Le Japon devra réussir à allier puissance, physique et vitesse pour devenir une puissance phare du rugby mondiale. Ils ont, dans tous les cas, pris conscience des manquements de leur jeu. Une chose primordiale pour réussir une bonne coupe du monde en 2019. L’évolution est en marche du côté du Soleil Levant.

 

 

Source: vavel

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